Le Haras National du Pin, une histoire riche de près de 300 ans



Les origines du Haras national du Pin (1665-1730)
L'histoire du Haras national du Pin commence en 1665 sous le règne de Louis XIV, à l'initiative de son ministre Jean-Baptiste Colbert. Soucieux de pallier la pénurie de chevaux de qualité pour les armées et d'améliorer les races équines françaises, Colbert crée l'administration des haras royaux.
En 1714, François Gédéon de Garsault, inspecteur des haras, choisit le domaine du Pin, situé en Normandie, pour y établir un haras royal. Le site, d'une superficie de 600 hectares, offre un environnement idéal pour l'élevage des chevaux : vastes prairies, eau abondante et forêts riches en ressources en bois.
La construction du haras débute en 1715 sous la direction de Robert de Cotte, premier architecte du roi. Les travaux s'étendent sur plus de 15 ans et donnent naissance à un ensemble architectural monumental, surnommé le "Versailles du cheval". Le haras comprend notamment un grand manège, des écuries pouvant accueillir jusqu'à 200 chevaux, un château et des logements pour le personnel.

L'âge d'or du Haras national du Pin (1730-1789)
Dès son ouverture en 1730, le Haras national du Pin devient un centre d'excellence pour l'élevage des chevaux de race. Des étalons et des juments de races nobles, telles que le Pur-sang anglais, le Percheron et le Normand, sont sélectionnés et accouplés pour produire des chevaux de haute qualité. Le haras fournit des chevaux à l'armée, à la cour royale et aux particuliers fortunés.
Le Haras national du Pin joue également un rôle important dans l'amélioration des techniques d'élevage et de dressage des chevaux. Des vétérinaires et des écuyers renommés travaillent au haras et contribuent à diffuser les connaissances et les savoir-faire en matière d'équitation.

Révolution et bouleversements (1789-1806)
La Révolution française entraîne de profonds bouleversements pour le Haras national du Pin. Les biens royaux sont confisqués et le haras est menacé de fermeture. Cependant, grâce à l'intervention de personnalités influentes, dont le général Desaix, le haras est sauvé et devient une propriété nationale en 1791.
Durant les années qui suivent la Révolution, le haras connaît une période de déclin. Les effectifs de chevaux diminuent et les infrastructures se dégradent. Néanmoins, quelques passionnés d'équitation s'emploient à préserver le savoir-faire du haras et à relancer l'élevage des chevaux de race.

Renaissance et nouveaux défis (1806-2024)
En 1806, Napoléon Ier réinstaure l'administration des haras et le Haras national du Pin retrouve son statut de haras impérial. Des investissements importants sont consentis pour moderniser les infrastructures et relancer l'élevage.
Au cours du XIXe siècle, le Haras national du Pin connaît une nouvelle période de prospérité. De nouvelles races de chevaux, telles que le Selle français et le Trotteur français, sont développées au haras et connaissent un grand succès. Le haras devient également un centre de formation reconnu pour les écuyers et les cavaliers.
Au XXe siècle, le Haras national du Pin doit s'adapter aux changements de la société et aux nouvelles technologies. La motorisation progressive supplante le cheval dans de nombreux domaines, mais le haras conserve son rôle de centre d'excellence pour l'élevage, le dressage et la recherche équine.
Aujourd'hui, le Haras national du Pin est un établissement public placé sous la tutelle du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation. Il abrite environ 350 chevaux de races différentes et accueille chaque année de nombreux visiteurs venus découvrir son riche patrimoine historique et admirer ses magnifiques chevaux.
Le haras est également un centre de recherche et d'innovation qui s'emploie à développer de nouvelles techniques d'élevage et de dressage des chevaux. Il participe également à la préservation de la biodiversité en valorisant les races de chevaux de trait françaises.

Le Haras national du Pin est un lieu unique qui témoigne de l'histoire de l'élevage des chevaux en France.